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Libération
3 heures 17

Les «Herbes sèches» de Nuri Bilge Ceylan, trop amères

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Dans son dernier film sur un prof désabusé dans la campagne anatolienne, le Turc poursuit son travail de moraliste penché sur les bassesses humaines. Méticuleux mais austère.

Fidèle à sa méthode, poursuivant son travail sur l’homme et le paysage, le cinéaste déploie une dramaturgie à basse intensité. (Nuri Bilge Ceylan/Memento Distribution)
ParSandra Onana
Cheffe de service adjointe - Culture
Publié le 12/07/2023 à 5h10

Deux hommes, colocataires, et une femme enseignent dans un hameau reculé d’Anatolie, resté dans le jus de la tradition. Ils sont encore jeunes, célibataires, le monde devrait leur appartenir. Mais rien n’est aussi simple dans un film de Nuri Bilge Ceylan (Un sommeil d’hiver, le Poirier sauvage, Il était une fois en Anatolie…), sondant la société turque comme un grand corps malade ou désabusé. Fidèle à sa méthode, poursuivant son travail sur l’homme et le paysage, le cinéaste déploie une dramaturgie à basse intensité, amortie comme le son mat dans la neige, stationnant dans des scènes de dialogues-fleuves avec lesquels tailler d’impressionnants blocs de durée. Il fait froid dans l’âme humaine, donc, comme il fait froid dans cet hiver sans fin où se traîne Samet, petit prof ne rêvant que d’une affectation à Istanbul