Allait-elle gueuler ou faire sobre ? Court ou long ? Nommer ou taire les assaillants ? Pleurer ? Tenir le coup ou s’effondrer, là, en direct ? On s’est demandé tout ça, juste avant que vienne le tour de Judith Godrèche à la 49e cérémonie des césars. L’affaire était forcément casse-gueule – redire devant la profession ce que ce même biotope a permis à son égard, lui demander de reconnaître cette permissivité, demander que les choses changent, tu parles d’un programme de fête.
Elle a fait son entrée en scène en tailleur pantalon noir dont la veste à boutons dorés, seule fantaisie, rappelait l’apparat militaire. Mais il n’y a rien eu de martial ou de belliqueux dans le discours de la femme de 51 ans qui tente de rendre justice à l’adolescente qu’elle fut. Judith Godrèche a trouvé une ligne de crête incroyable.
Elle a de tout temps la voix douce, et régulièrement un sourire, ou une esquisse de sourire. Ils étaient là. Idem, ce calme qui, depuis qu’elle prend la parole pour dénoncer les abus dont elle a été victime, décuple