Juillet 1923. Walter Elias Disney est à la croisée des chemins. Les deux sociétés qu’il a participé à fonder, Iwerks-Disney Commercial Artists, agence de création d’animations publicitaires (avec l’animateur Ub Iwerks, futur dessinateur d’une petite souris qui connaîtra un certain succès), et surtout Laugh-O-Gram, Inc., qui produit des cartoons pour les cinémas de Kansas City, ont mis la clé sous la porte. Le jeune entrepreneur est frustré. Car avec son équipe d’animateurs et la comédienne Virginia Davis, 5 ans, il a terminé son film le plus ambitieux, Alice’s Wonderland, long de douze minutes et au procédé inédit – une vraie comédienne insérée dans un film d’animation. Par chance, la distributrice des frères Fleischer, Margaret J. Winkler, propose à Disney de produire 20 épisodes de sa série. Relocalisé à Los Angeles, où vit son frère Roy, il le convainc de fonder un nouveau studio d’animation. Le Disney Brothers Studio naît le 16 octobre 1923. Il se consacrera jusqu’à en 1926 aux Alice Comedies, développant des techniques d’animation de plus en plus poussées, et un intérêt grandissant pour le personnage de Julius, un chat ressemblant au très populaire Felix d’Otto Messmer.
Octobre 2023. Aucune entreprise n’incarne mieux que Disney, l’année de son centenaire, ce que les Américains appellent les legacy companies : des conglomérats qui se fondent dans le patrimoine industriel et culturel du pays. L’empire Disney, qui n’a jamais paru aussi solide que lors d