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Interview

Documentaire «Knit’s Island» : «Si le jeu vidéo n’est pas la vraie vie, alors c’est quoi ?»

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Les réalisateurs du film, Ekiem Barbier, Guilhem Causse et Quentin L’helgoualc’h, détaillent l’adaptation du langage du cinéma aux techniques du jeu vidéo, nécessaire pour permettre au spectateur l’empathie pour le virtuel.
Quentin L’helgoualc’h, Guilhem Causse et Ekiem Barbier. (Fiora Lumbroso/les Films Invisibles)
publié le 12 avril 2024 à 19h59

Anciens étudiants des beaux-arts de Montpellier, Guilhem Causse, Ekiem Barbier et Quentin L’helgoualc’h avaient réalisé ensemble un premier court métrage documentaire dans un monde virtuel, Marlowe Drive, qui regardait comment certains joueurs s’installent dans le monde persistant de GTA V Online comme pour y vivre. Pour leur premier long métrage, Knit’s Island, ils prolongent et étendent cette exploration du point de friction entre les mondes virtuels et les outils du cinéma documentaire. Rencontre.

Comment filme-t-on dans un jeu vidéo ? Faut-il commencer par jouer ?

Guilhem Causse : On est tous les trois réalisateurs, l’écriture du film s’est faite à trois également. Mais durant le tournage, la répartition des tâches était un peu particulière. Hors jeu, j’ai beaucoup participé à la technique, à l’installation du tournage. En jeu, je tenais le rôle du régisseur, je m’occupais d’aller chercher à manger, de trouver de l’eau [essentiel dans un jeu de survie, ndlr] et je protégeais les autres des diverses menaces. J’ai aussi servi de seconde caméra, pour les plans larges notamment.

Ekiem Barbier : Guilhem était aussi le plus familier du monde du jeu vidéo. Moi, je suis l’avatar qui parle aux gens, du coup je me suis occupé de la prise de son, parce que j’étais le plus proche des gens et surtout dans la bonne direction, parce que dans un jeu le son change en fonction de son angle de vision.

Quentin L’helgoualc’h : Moi, je m’occ