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Disparition

Donald Sutherland, «M*A*S*H» à l’ombre

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Donald Sutherland, acteur éclectique notamment connu pour «les Douze Salopards» ou son rôle de dictateur dans «Hunger Games», est mort à l’âge de 88 ans, a annoncé jeudi son fils Kiefer Sutherland.
Donald Sutherland lors de la première mondiale du film "The Hunger Games : Mockingjay - Part 2", à Berlin, en novembre 2015. (Luca Teuchmann/WireImage)
publié le 20 juin 2024 à 19h45
(mis à jour le 21 juin 2024 à 8h59)

Dans le carrousel de rôles mémorables de Donald Sutherland que tous vont se repasser, deux brèves scènes suffisent à en faire un successeur crédible au Cri d’Edvard Munch. Sa bouche s’élargit en abîme au début de Ne vous retournez pas (1973) et à la fin de l’Invasion des profanateurs (1978) et c’est toute la réalité qui s’effondre, pour des raisons très différentes certes (la mort d’un enfant contre la mort de l’humanité tout court). Sutherland était bien sûr plus que cela, tour à tour drôle, charmeur ou salaud absolu, mais aura toujours cette qualité unique, dérangeante, en écho à ce commentaire d’un producteur le rejetant à une audition en 1962 : «On vous adore mais nous voulions un personnage qui soit un peu le voisin d’à côté, et on dirait que vous n’avez jamais été le voisin de qui que ce soit.»

Adolescent, Donald McNichol Sutherland avait demandé à sa mère si elle le trouvait beau. Celle-ci lui répondit, après un temps d’hésitation, «pour te dire la vérité, non, mais ton visage a beaucoup de caractère». Ces «grandes oreilles» selon Robert Aldrich, ces «yeux bleu pâle tombants» d’après