Le nom de George A. Romero est à jamais associé à la figure du zombie dont il a forgé la grammaire moderne pour livrer une attaque mordante et radicale de la société américaine. Ces êtres voraces traînant leur carcasse putrescente semblent avoir contaminé toute sa filmographie, au point d’en éclipser parfois une part non négligeable, de Knightriders à Bruiser en passant par l’excellent Monkey Shines (Incidents de parcours). Mais durant les dix ans qui séparent la Nuit des morts-vivants (1968) – premier volet de la saga du même nom – de Zombie (1978), Romero réalisera une poignée de films fauchés, s’essayant à d’autres genres, sans jamais cesser d’aiguiser ses dents aux flancs grêles du système. La critique politique acerbe demeurant le carburant essentiel d’une œuvre lancée comme une machine de guerre contre tous les dysfonctionnements d’une Amérique jugée conservatrice, patriarcale, inégalitaire, ultraviolente et sécuritaire. Ces premières embardées loin des morts-vivants demeureront pour la plupart confidentielles, et il s’en est même fallu de peu pour que certaines ne tombent complètement dans l’oubli tant elles furent mal distribuées en leur temps. On ne peut donc que saluer la sortie d’un coffret coédité par Blaq out et ESC, rassemblant trois perles rares, de factures certes bancales, mais passionnantes : There’s Always Vanilla (1971) inédit jusqu’à ce jour, Season of the Witch (1972) et The Crazies (1
DVD : George A. Romero, y a pas que les zombies dans la vie
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«Season of the witch» (1972) de Georges Romero. (Prod DB. ESC)
par Nathalie Dray
publié le 5 février 2021 à 20h41
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