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DVD : George A. Romero, y a pas que les zombies dans la vie

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Restés pour la plupart confidentiels, trois films du cinéaste sont rassemblés dans un coffret où, s’essayant à d’autres figures que les morts-vivants, il n’aura de cesse de pointer les travers d’une Amérique coincée, patriarcale et inégalitaire.
«Season of the witch» (1972) de Georges Romero. (Prod DB. ESC)
publié le 5 février 2021 à 20h41

Le nom de George A. Romero est à jamais associé à la figure du zombie dont il a forgé la grammaire moderne pour livrer une ­attaque mordante et radicale de la ­société américaine. Ces êtres voraces traînant leur carcasse putrescente semblent avoir contaminé toute sa filmographie, au point d’en éclipser parfois une part non ­négligeable, de Knightriders à ­Bruiser en passant par l’excellent Monkey ­Shines (Incidents de parcours). Mais durant les dix ans qui séparent la Nuit des morts-vivants (1968) – premier volet de la saga du même nom – de ­Zombie (1978), ­Romero réalisera une poignée de films fauchés, s’essayant à d’autres genres, sans jamais cesser d’aiguiser ses dents aux flancs ­grêles du système. La critique politique acerbe demeurant le carburant essentiel d’une œuvre lancée comme une machine de guerre ­contre tous les dysfonctionnements d’une Amérique jugée conservatrice, patriarcale, inégalitaire, ultraviolente et sécuritaire. Ces premières embardées loin des morts-vivants demeureront pour la plupart confidentielles, et il s’en est même fallu de peu pour que certaines ne tombent complètement dans l’oubli tant elles furent mal ­distribuées en leur temps. On ne peut donc que saluer la sortie d’un ­coffret coédité par Blaq out et ESC, rassemblant trois perles rares, de factures certes bancales, mais ­passionnantes : There’s Always ­Vanilla (1971) inédit jusqu’à ce jour, Season of the Witch (1972) et The Crazies (1