Sous la terreur, elle est mondiale, quelles expériences va-t-il nous rester ? Le cinéma dit «expérimental» – c’est ce qu’il devrait toujours être – a-t-il des voies à nous tracer, des maquis visuels et sonores à nous indiquer, pour tenir ? Né en 1987 à Buenos Aires, cinéaste des quatre coins du monde et des quatrièmes dimensions, Eduardo (dit «Teddy») Williams a tourné huit courts métrages plus inventifs les uns que les autres, et deux longs tout aussi dingues, qui partagent un même titre, The Human Surge (El Auge del humano en VO, soit quelque chose comme la montée, la poussée de l’humain). Le tout dernier et deuxième, numéroté 3 – l’auteur nous expliquera presque pourquoi – suit trois petites bandes d’amis au Sri Lanka, au Pérou et à Taïwan, pour inventer des passages secrets et magiques entre ces endroits du monde. Le film mélange les pays et les langues, il arpente jungles, villes et volcans en compagnie d’une jeunesse d’après les carcans, les limites et les frontières : anonyme, autonome, ultrasensible, elle trace son chemin, cherche du réseau, traîne, se retrouve et se perd. Les groupes et les trajectoires, plutôt que les individus et les visages, sont les personnages du film, tout comme les paysages, les arbres, les habitations, les phrases et les langues, et bien sûr la caméra elle-même : œil qui marche, corps qui capte, à la poursuite d
Interview
Eduardo Williams, réalisateur de «The Human Surge 3» : «Ce mélange de robotique et d’organique, c’est comme ça que je me sens au quotidien»
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Le film arpente jungles, villes et volcans en compagnie de trois bandes de jeunes autonomes et ultrasensibles. (Norte Distribution)
par Luc Chessel
publié le 2 juillet 2024 à 16h36
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