L’attaque, conséquente (une dizaine de feuillets), est partie de l’auguste revue Gatopardo, grand nom du journalisme narratif de Mexico. Dans une charge intitulée «Emilia Pérez, ou comment l’imaginaire colonialiste caricature la violence» parue quelques jours après les Golden Globes, où le film a récolté quatre récompenses, le critique Alonso Díaz de la Vega taille en pièces la narco-comédie musicale de Jacques Audiard. Plus d’un million de spectateurs français ont déjà vu le film, qui raconte la transition de genre d’un baron de la drogue mexicain se passionnant, dans sa nouvelle vie, pour la cause des disparus du narcotrafic. L’accusant «d’exploiter les récits de personnes historiquement opprimées pour obtenir un bénéfice personnel déjà incontestable», et estimant que les chansons de Camille et Clément Ducol, qui signent la bande originale, «piétinent la souffrance mexicaine» tout en exprimant «un imaginaire colonialiste» (à grand renfort de citations, il est vrai malheureuses, résumant l’odeur d’un personnage à «une nourriture épicée […] au mezcal et au guacamole»), le critique pose la question suivante : que se passerait-il si un Américain réalisait «une comédie musicale légère, mal faite, sur un sbire de Ratko Mladic qui aurait tué des gens à Srebreni
Critiques
«Emilia Pérez» de Jacques Audiard : au Mexique, la polémique prend du chant
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Une critique récurrente porte sur le fait que les premiers rôles soient joués par des actrices non mexicaines (ici l’Américaine Selena Gomez). (Pathéfilms)
publié le 19 janvier 2025 à 15h15
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