«La seule chose qui n’est pas ma solitude, ce sont mes enfants», soupirait Delon à Paris Match en 2021. Ses enfants, ce sont Anthony, le sosie, Anouchka, la préférée, et Alain-Fabien, le paumé. Les garçons maudits et l’héritière surprotégée. Tous trois ont grandi sous la pression de ce père autoritaire, tous trois se sont déchirés au sujet de sa prise en charge médicale (entre autres) au crépuscule de sa vie. Ils sont néanmoins parvenus dimanche 18 août à signer ensemble un même communiqué annonçant «le départ» du patriarche, n’oubliant pas d’associer à leur peine, dans la même phrase et le même souffle, Loubo, le dernier berger malinois du monstre sacré, les molosses ayant toujours eu une place spéciale auprès de l’icône misanthrope. Le nom de Delon, désormais, n’est plus qu’à eux. Leur héritage incontestable.
La lignée prend sa source sur une engueulade. Un soir de 1962, dans une boîte parisienne, Delon s’assied sur le sac à main d’une inconnue, Nathalie. Elle le pousse pour le récupérer, ils se querellent à moitié. Elle le trouve «grossier», le traite de «connard». Une idylle est née. «C’est terminé, ne m’en veux pas, j’ai rencontré une femme, Nathalie, et je pars avec elle», écrit Alain à