«Comme si au-delà de la volonté ou du sort, l’homme avec ses animaux et ses bagages, en effigie sur les cartes comme dans sa substance, était en transit pour une tout autre destinée que la sienne» : parmi les références qui ont nourri la maturation au long cours de ce nouveau film de l’Argentin Lisandro Alonso, sorti des radars depuis Jauja en 2014, on trouve, paraît-il, le grand roman Méridien de sang de Cormac McCarthy, sorte de western ravagé et intégralement nocturne. Grâce à sa rencontre avec la star Viggo Mortensen, figure centrale de Jauja, interprétant un ingénieur militaire danois de la fin du XIXe siècle qui débarque avec sa fille dans les paysages vides de la Patagonie orientale, Alonso accédait à une reconnaissance internationale et devait a priori enchaîner rapidement, pour capitaliser sur la faveur acquise par cet opus historique. Ambition soudain mal calibrée, hésitation sur les tournures esthétiques à prendre ? Toujours est-il qu’Alonso a paru s’enfoncer peu à peu lui-même dans quelque pampa int
Vu à Cannes
«Eureka»de Lisandro Alonso, songe d’une vie spoliée
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Le final d’«Eureka» se déroule dans la jungle amazonienne. (Slot Machine)
par Didier Péron
publié le 27 février 2024 à 17h17
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