Vous savez qui n’a jamais fait l’objet d’un biopic jusqu’alors, qui n’a jamais été le héros d’un film montré dans les écoles ? Frantz Fanon, psychiatre révolutionnaire et révolté, référence de la pensée décoloniale. Un intellectuel de «chez nous», Français de naissance né en Martinique, Algérien de cœur et de tripes – car telle était sa citoyenneté autodécrétée en tant qu’allié de la lutte pour l’indépendance. 2025 marque son centenaire et Jean-Claude Barny (Nèg Marron) signe le tout premier film de fiction à lui être consacré. Les collégiens trop jeunes pour avoir déjà rappé sur la Rumeur («Qu’as-tu à dire à ces corps pris pour chair à canon/A ces damnés d’la terre chers à Frantz Fanon ?»), et qui n’ont jamais frissonné en déchiffrant l’énigme existentielle de Peau noire, masques blancs («Je suis un nègre – mais naturellement, je ne le sais pas, puisque je le suis»), auront tout à découvrir.
Son arrivée en tant que chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida en 1953, où ses méthodes atypiques lui attirent l’hostilité de la direction. Le développement de sa pensée sur la décolonisation du soin, sa fraternité envers les patients «indigènes» incités à socialiser entre foot et cinéclubs. L’engagement auprès des résistants du FLN, qui se soldera par son expulsion du pays, peu de temps avant sa mort d’un cancer foudr