«Tu préfères être en pierre ou en 3D ?», demande un manchot à une lionne, qui connaît les deux. Elle répond que c’est différent. «Quand t’es en pierre, tu dissocies de ouf, comme si t’étais en k-hole constant. Sous 3D, je me sens plus vivante, mais aussi plus vulnérable.» Entre le minéral et le numérique, entre le roc et la synthèse, les figures dans les films, l’époque le veut, s’interrogent sur leur état en mettant leur propre réalité à l’épreuve. Avec ses personnages animés-animaux à la mignonnerie furax, droits sortis d’un Madagascar politiquement radicalisé dans la garrigue des falaises corses, le Comment ça va ? de Caroline Poggi et Jonathan Vinel (comme celui d’Anne-Marie Miéville et Jean-Luc Godard il y a cinquante ans, en 1975), se pose, en jouant mais sérieusement, la question de son titre, qui pourrait être celui de tous les films : il veut prendre et donner de vive voix des nouvelles du pays, du monde, de la jeunesse, typo Disney sur fond bleu de mer à l’horizon de l’injustice, de la lutte, du désespoir, de l’introspection collective. Parmi les courts métrages projetés ces jours-ci, jusqu’au 14 juin, dans les nombreuses sections de la 34e édition de Coté Court, le festival pantinois sis au Ciné 104, institution et vitrine annuelle de la durée de moins d’une heure, Comment ça va ? n’est pas le seul à interroger les statues et statuts de ses créatures de pixels, leurs vies virtuelles dans les miniatures, échos d’un monde réel dans
Court métrage
Festival Côté Court : bref, il va falloir résister
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«Comment ça va ?» de Caroline Poggi et Jonathan Vinel.
par Luc Chessel
publié le 12 juin 2025 à 10h34
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