Sous le lourd soleil d’Annecy, tout semble au beau fixe pour l’animation internationale. On a même pu visiter le chantier de la toute nouvelle Cité du cinéma d’animation, prévue pour 2026, à l’offre éclatante : expositions permanentes et temporaires, ateliers autour des différentes techniques, résidences d’artistes, projections en plein air… Mais malgré cet essor, les acteurs français du secteur connaissent pour leur part une récession multifactorielle, dont l’ampleur n’a cessé de croître.
«C’est avant tout une crise de l’emploi, qui met en péril l’écosystème français, touche durement les techniciens et les nouveaux entrants, l’emploi de demain et la formation», a alerté le Syndicat des producteurs indépendants (SPI) durant sa conférence de presse. Le bilan est préoccupant : d’après Stéphane Le Bars, délégué général d’AnimFrance (qui regroupe une majorité des syndiqués du secteur) : «Le nombre d’heures travaillées a chuté de 30 % par rapport à 2022.»
Menace de l’IA
La cause principale concerne un «retournement brutal» des plateformes étasuniennes qui, après avoir provoqué un boom de la demande en animation, ont brusquement délaissé la conquête de nouveaux abonn