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Libération
Quinzaine des cinéastes

Festival de Cannes 2024 : «A son image» de Thierry de Peretti, en chair et en Corse

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Dans un film à la mélancolie lumineuse, Thierry de Peretti fait le portrait d’une jeune photoreporter à la vie trop étroite, incarnée par Clara-Maria Laredo.
Dans «A son image», l’actrice Clara-Maria Laredo joue la jeune Antonia. (Elise Pinelli/Pyramide Films)
publié le 16 mai 2024 à 18h49

Retour en Corse pour Thierry de Peretti après son Enquête sur un scandale d’Etat qui partait des confessions à Emmanuel Fansten, journaliste à Libération, d’un ancien infiltré du service des stups, dont il parvenait à extraire une singulière fièvre rêveuse pour un polar en apesanteur dans le cousinage des grands (Hou Hsiao-hsien, Michael Mann…). A son image fait le portrait dans les années 80 et sur plusieurs années d’Antonia, une jeune photographe qui passe de l’adolescence tardive à la vie d’adulte, se cherche, regarde, comprend tout en se laissant dépasser, immergée entre flux et courants contraires dans la mer sans fin des désirs et des empêchements.

Elle tombe amoureuse d’un garçon qui l’implique de proche en proche, et sans qu’elle y ait mis la moindre volonté politique, dans la mouvance indépendantiste. Il fait de fréquents séjours en prison, elle l’attend et le retrouve, s’installe du village parental à Ajaccio où elle décroche un boulot de localière pour Corse-Matin, enchaînant les photoreportages sur les campings et les concours de pétanque. Cette vie est trop étroite pour elle qui veut aller voir ailleurs et on va la suivre sur le théâtre ensanglanté de la guerre en ex-Yougoslavie. Photos jamais publiées et retour au bercail.

Rivalités politico-claniques

Le film est