Alain Guiraudie est à Cannes, avec son film et en personne, la dernière fois c’était en 2016, avec Rester vertical, huit ans plus tard il ne fait aucun doute que Miséricorde devrait être lui aussi en compétition, et non pas hors d’elle, comme si… comme si quoi, on ne sait pas trop. Mais il y a des problèmes plus graves. Il y a aussi des joies plus grandes. Alain Guiraudie, on l’adore, dans le sens où beaucoup l’adorent : les gens, leurs amis, leurs amants, leurs parents sont fans, de plus en plus. Ça n’a rien à voir avec la célébrité, l’admiration, avec le pouvoir, pas du tout : ça veut dire qu’il répond à quelque chose, à un besoin ou un désir (le désir étant son grand sujet). Il les a peut-être ouverts en nous, créé lui-même, de toutes pièces. Mais maintenant que c’est fait, sans lui, ce ne serait pas pareil, on se sentirait bien plus seuls. Heureusement qu’il est là, dans le cirque (de Cannes, du pays, du monde). Avec ses films, ses livres aussi, dont Rabalaïre (2021), roman-flux de mille pages dont provient l’intrigue de Miséricorde, tout comme
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Festival de Cannes 2024 : Alain Guiraudie, une «Miséricorde» à son art
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Un bled dans lequel ils sont tous aussi transparents qu’illisibles. (Xavier Lambours/Les films du Losange)
par Luc Chessel
publié le 21 mai 2024 à 19h12
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