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Libération
Quinzaine des cinéastes

Festival de Cannes 2024 : «Christmas Eve in Miller’s Point» de Tyler Taormina, soyeux Noël

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Dans un bouillonnement de sensations nostalgiques, le jeune cinéaste américain met en scène une smala réunie pour son dernier réveillon dans la maison familiale.
Au casting, aucune tête d’affiche ­célèbre, mais des rejetons de sommités du cinéma, de Francesca Scorsese à Sawyer Spielberg. (Omnes Films)
publié le 17 mai 2024 à 20h34

C’est un jour épique, embrasé, exalté, grandiose ! C’est un réveillon de Noël filmé par Tyler Taormina, jeune Américain émergent découvert avec Ham on Rye, qui filmait l’adolescence dans l’ennui des suburbs, à l’heure d’un rite de passage plein de mystères. Contemplative, la démarche l’est toujours, et reste attachée à la description d’un cérémonial très codifié dans la classe moyenne américaine, ici italo-américaine. La surprise de ce nouveau long métrage vient de ce que Taormina troque la cadence du slow envapé par la fureur électrique, tous azimuts des fêtes de famille. Imprécisément situé durant les années 2000 (post 11 septembre), dans une banlieue résidentielle de Long Island, le film ne semble exister que pour le plaisir de restituer des sensations, plonger le spectateur dans un bain de stimulis visuels et sonores. Orgie viandarde au son de CD de crooners de Noël, avalanche de bonbons dans le regard ébloui des gosses, sarabande d’abats-jours à franges chez mémé, bibelots en plastique et napperons dans les toilettes. Un fantasme de résurrection proustienne se confirme à la lumière du contexte révélé au gré des discussions entre grandes personnes, menées à voix basse à l’insu du reste des convives, entre le gigot et le dessert.

La vente imminente de la maison de famille invite à considérer ce dernier Noël comme un moment sacré qui ne p