Kana est le genre de personne, quand son ex se jette au sol en hurlant son désespoir après qu’elle l’a quittée, à pouffer, puis lâcher un laconique «t’es chelou». A se laisser distraire, alors qu’une vieille amie lui confie sa tristesse suite au suicide d’une camarade de classe, par la conversation de la table d’à côté, sur le sujet des restaurants de pot-au-feu où les serveuses s’affairent sans culotte. A balancer la moitié des objets du salon au visage de son compagnon qui la fait poireauter alors qu’elle a faim. Intrigué, confondu, on la suit dans Desert of Namibia, portrait au long (2 h 17) et en large d’une jeune Tokyoïte de 21 ans, en pensant, longtemps, avoir affaire à un film de vengeance. Vengeance légitime de la nouvelle génération de femmes qui arrive dans le Japon en chute des années 2020, ébranlé par son déclassement mais plus oppressif et aliénant que jamais contre les femmes, patriarcat très opérant dont Kana, employée dans un centre d’épilation laser, un peu plus belle que la moyenne, subit les effets en permanence. C’est ainsi qu’on déchiffre sa perpétuelle moue boudeuse, l’indicible rétivité qu’elle exprime dans presque chacun de ses mouvements, sa disposition à se mettre une mine dès qu’elle en a l’occasion. Kana, tout juste sortie de l’adolescence, est déjà fatiguée, et très en colère.
Imprévisible
Installée en ménage avec Hayashi, beau gosse (Daichi Kaneko) de riche qui remplit ses journées à travailler d’arrache-pied à pas grand-chose et à se rêver en c