Un simple voile tendu entre deux câbles sur le ciel gris, et Itsaso Arana vous fait oublier tout ce qui se passe autour, les quinze interviews simultanées, les chaises en plastique qui raclent la terrasse, l’agitation du déjeuner, les cafés gobés cul sec par des pros au bout du rouleau. Elle danse doucement avec la gaze, sur une mélodie imaginaire qui pourrait ressembler à la Valse triste de Sibelius. Sa beauté physique nous inspirant beaucoup trop de métaphores pour un seul article, regardons plutôt à l’intérieur d’Itsaso Arana, 38 ans, un intérieur fleuri qui s’exprime à merveille au contact de son partenaire de cinéma et de vie, Jonás Trueba. Ils signent à deux le scénario de la comédie mélancolique Septembre sans attendre où se délite le couple d’Alex et Ale (joués par Vito Sanz et Itsaso Arana), qui se mettent en tête d’organiser une fête pour célébrer leur rupture. L’actrice et scénariste, dont la première collaboration avec Trueba remonte à 2016 avec la Reconquista, fait des films «pour essayer de comprendre le monde» et n’est «pas encore sûre de savoir vraiment de quoi parle ce film-là» mais pense pouvoir affirmer qu’il «traite de la nécessité de réexaminer les pactes qui scellent les couples». Et aussi, puisqu’elle y incarne une cinéaste en train de finir le montage de son film, de «ce que c’est de faire du cinéma avec quelqu’un qu’on aime, de cette expérience à la fois asphyxiante, folle et amusante, qui intensifie tout
Portrait cannois
Festival de Cannes 2024 : Itsaso Arana, du cœur à l’ouvrage
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Itsaso Arana à Cannes, le 20 mai 2024. (Laura Stevens/Modds)
par Marie Klock
publié le 21 mai 2024 à 18h06
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