Menu
Libération
Journal de bord

Festival de Cannes 2024 : J-1, et déjà un climat volcanique

Alors, grève ou pas grève ? La vague #MeToo déferlera-t-elle sur la Croisette ? Qui va survoler la compétition ? A la veille de l’ouverture du Festival, «Libération» fait le point sur tout ce qui fait l’actu de Cannes.
Sur la Croisette, à Cannes, ce lundi 13 mai. (Laura Stevens/Modds)
publié le 13 mai 2024 à 20h07

Critiques, portraits, interviews… Suivez jour après jour, toute l’actu du Festival de Cannes avec les envoyés spéciaux de «Libération».

«Nous suivons la situation de près» : Iris Knobloch, la présidente du Festival de Cannes, a prévenu dans les colonnes de Paris Match que si venaient à être révélés par voie de presse des cas d’agressions sexuelles commis par des personnes présentes dans la sélection officielle, elle et le délégué général, Thierry Frémaux, prendraient des décisions «au cas par cas». Climat parano sur la Croisette et retour, comme en 2011 lors du fameux éjectage en plein vol de Lars Von Trier, de la notion toujours utile de «persona non grata» (ou «non gratin» selon le niveau de notoriété). La place protocolaire du patron du CNC, Dominique Boutonnat, se pose d’emblée puisqu’il est sous le coup depuis 2020 d’une plainte pour une agression sexuelle sur son filleul.

Tous les jours, l’équipe Cannes de Libération suivra, elle aussi, «la situation de près» et fera quotidiennement le bilan des films vus, des gens rencontrés, des idées tombées de nulle part et des infos croisées en chemin dans ce journal de bord, mis en ligne en début de soirée. Histoire de garder le contact avec les distraits, la newsletter culture spécial Cannes sera quant à elle envoyée tous les matins.


On ouvre !

Alors cette année, marches ou grève ? Electrise par les rumeurs de révélations de scandales sexuels et la montée du mouvement social des précaires du milieu, le Festival qui s’ouvre ce mardi s’annonce riche en revendications et soubresauts. «Libé» fait le point sur les enjeux de cette édition

Greta Gerwig, la patronne. Pour départager les films de la compétition, Thierry Frémaux, le délégué général, a convaincu la comédienne et réalisatrice Greta Gerwig, propulsée au firmament du pop art féministe mondialisé avec son Barbie, d’accepter la lourde responsabilité de présider le jury de cette édition 2024. Qu’elle ait accepté Cannes et ce séjour de haute consommation de films prouve du moins que son centre de gravité reste un attachement à une diversité de forme et de formats. Greta Gerwig : la présidente qui valait un milliard

Demandez le programme. Des vétérans américains, avec le grand retour de Francis Ford Coppola, et une palme d’honneur à George Lucas, des réalisateurs français et internationaux confirmés, mais aussi des surprises, voici ce que Libé retenait à l’annonce des films en compétition : une sélection coton, de l’immersion et des révélations

Condamné à la prison et au fouet, Mohammad Rasoulof a fui l’Iran. Le cinéaste, en compétition officielle avec The Seed of the Sacred Fig, avait été condamné par le régime iranien à une très lourde sentence : cinq ans de prison, des coups de fouets et la privation de ses biens pour «collusion contre la sécurité nationale». Il a annoncé ce lundi sur Instagram avoir réussi à quitter le pays et être en sécurité. Le cinéaste Mohammad Rasoulof annonce avoir fui l’Iran


#MeToo

Le cinéma dans l’impasse Boutonnat ? Poursuivi pour agression sexuelle sur son filleul, conspué par une partie de la profession, Dominique Boutonnat, le président du CNC, doit traverser cette nouvelle édition cannoise en sachant qu’à son issue, mi-juin, il aura rendez-vous au tribunal correctionnel où il est poursuivi pour «agression sexuelle». Notre enquête : Dans le milieu du cinéma, «personne n’a une image digne de Dominique Boutonnat, c’est ça le problème»

Judith Godrèche, après les césars, le Sénat et l’Assemblée… Cannes. Devenue depuis les révélations fracassantes sur les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon la figure de proue d’un mouvement #MeToo français jusqu’alors très low-profile, la comédienne et réalisatrice a tourné à l’arrache dans les rues de Paris un court-métrage, Moi aussi. Présenté avant le film d’ouverture de la sélection Un certain regard, ce dernier sera disponible la semaine suivante sur la plateforme de France Télévisions. «Moi aussi», de Judith Godrèche à Cannes


En direct

Une manifestation féministe devant le CNC. Des collectifs de cinéma, producteurs, associations d’actrices se sont mobilisés ce lundi 13 mai au matin pour exhorter à nouveau le président du Centre national du cinéma à quitter ses fonctions. Accusé d’agression sexuelle sur son filleul, il doit comparaître le 14 juin. Notre reportage à la manifestation : «Quand on est accusé de ce genre de faits, il faut se retirer de son poste»

Un mouvement social au milieu des palaces. Le collectif «Sous les écrans, la dèche», créé l’an dernier pendant le Festival, redonne de la voix et pousse ses revendications, appelant à la grève pour alerter sur la précarité du secteur. Sont concernés, entre autres, les projectionnistes, programmateurs, attachés de presse, chargés des billetteries… Leur appel a déjà été entendu, et une pétition de soutien continue d’être signée, avec parmi les premières personnalités à soutenir le mouvement : Joe Dante, Louis Garrel, Lætitia Dosch, Miguel Gomes, Alain Guiraudie… Des professionnels du cinéma appellent tous les salariés à la grève


C’est déjà demain…

Premières marches avec Dupieux. Les accrédités presse du festival ont déjà perdu 4 kilos de stress en surfant sur la plateforme de réservation de billets ouverte depuis vendredi 7 heures du matin. Pour les invités de la cérémonie d’ouverture présidée par la comédienne Camille Cottin, c’est beaucoup plus soft, tout en sourires, escarpins, nœuds pap et bienvenue chez nous. La critique du film d’ouverture

Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux sera projeté mardi soir dans l’amphithéâtre Lumière et il sera en salles dans toute la France en même temps. Comédie satyrique sur un tournage de film, tournant en ridicule un quatuor d’acteurs vedette (Vincent Lindon, Léa Seydoux, Louis Garrel et Raphaël Quenard…), c’est la réédition du métafilm déjà testé en 2022 avec Coupez ! de Michel Hazanavicius.