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Portrait cannois

Festival de Cannes 2024 : João Pedro Mariano et Ricardo Teodoro, beaux bébés

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Les deux Brésiliens qui illuminent «Baby» de Marcelo Caetano expliquent comment ils se sont préparés pour leurs rôles hautement sensuels, entre lectures, rencontres et déambulations dans São Paulo.
João Pedro Mariano et Ricardo Teodoro à Cannes le 23 mai. (Laura Stevens/Libération)
par Marie Klock et photo Laura Stevens
publié le 24 mai 2024 à 19h11

Après s’être roulés à demi-nus dans le sable fin, ils n’enfilent rien d’autre qu’une petite chemisette de coton sommairement boutonnée. Le vent est très frais pourtant ce matin-là, malgré un soleil obscène qui donne à la mer des tons turquoise de carte postale érotique. Mais rien ne semble pouvoir éteindre la braise de ces deux hommes dont la relation aussi sanguine que tendre illumine les semi-pénombres les plus crasseuses du centre de São Paulo, haut lieu de prostitution masculine où le Brésilien Marcelo Caetano plante son nouveau film, Baby. Le jeune Wellington (João Pedro Mariano), tout juste libéré d’un centre de détention pour mineurs, y rumine son désœuvrement avant d’échouer dans un cinéma porno. Là, au terme d’un examen minutieux des superbes mâles qui tapinent dans le noir, alignés contre le mur, tout en chatteries et souffles lourds, son corps rencontre celui de Ronaldo (Ricardo Teodoro), qui va apprendre au jeune effronté à en faire commerce.

«Dompter les lieux»

Pour les deux acteurs âgés respectivement de 21 et 36 ans, c’est leur premier film. João Pedro Mariano n’a pas hésité à déménager au centre-ville pour préparer son rôle : «Au début j’avais peur, parce que tout le monde dit que c’est un quartier très violent, mais en fait, c’est un mythe. Je me suis mis à fréquenter les saunas de cinémas pornos pour conna