Sophie Fillières disait qu’elle trouvait toujours le titre avant de commencer à écrire un film. Et elle avait le sens des titres. Son septième et dernier long métrage, présenté à Cannes mercredi 15 mai en ouverture de la Quinzaine des cinéastes, débute littéralement par ça, la trouvaille de son intitulé. Barberie Bichette, dite «Barbie», jouée par Agnès Jaoui, face à l’écran de son ordinateur, tape les quatre mots en question sur la page blanche du traitement de texte, avant de chercher la police (de caractère) adéquate, ni trop penchée ni trop droite. Ma Vie Ma Gueule : ça envoie, c’est tout un programme – dans les dents, sans virgule entre – pour ce qui sera le portrait sans fard et sans peur, ou l’autoportrait, du personnage de Barbie et de la cinéaste derrière elle, ou plutôt avec. La mort fait de ce titre le dernier d’une œuvre dont on n’a pas fini de découvrir le génie.
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Disparue le 31 juillet 2023 à 58 ans, peu de temps après la fin du tournage, Sophie Fillières a donné à ses deux enfants, Adam et Agathe Bonitzer, et au monteur avec qui elle avait prévu de travailler, François Quiqueré, la mission de trouver le film dans la matière, écrite et filmée, qu’elle laissait. Comment on fini