Pourquoi ce film, maintenant ? Pourquoi ce pluriel à Spectateurs ! ? Pourquoi ce point d’exclamation ? L’autobiopic maniaquement reconstitué (Roubaix, Lille et Paris entre les années 60 et 80) qui sert de glu à cet improbable essai filmique d’Arnaud Depleschin, mise en cinéma reconnaissable aisément (il s’y appelle, comme souvent, Paul Dédalus) est celui de son accession à l’art qu’il a fait sien, depuis la petite enfance jusqu’au moment où il a envisagé d’apporter sa pierre à l’édifice après une redécouverte inespérée des 400 Coups. Interprété par un quatuor de comédiens de 6 à 30 ans (Louis Birman, Milo Machado-Graner, Sam Chemoul et Salif Cissé) et de très loin la plus dense composante de Spectateurs !, ce portrait dispersé tout au long du métrage révèle qu’il est d’abord celui d’un spectateur en particulier parmi les spectateurs en général, Depleschin lui-même, et d’abord un film sur son cinéma, celui qu’il a vu et qui l’a fait.
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C’est dommage, se dit-on, parce que les spectateurs que l’on découvre au début, de tous âges et de toutes origines, sont des vrais personnages, tous surprenants. C’est ce qui les définirait d’ailleurs de prime abord, leur manière de surgir toutes différences dehors, qui nous étonnent par leurs goûts, leurs manies et leurs a