«C’est Coppola qui démolit le temple du Hollywood contemporain» vs. «un film complètement taré» : la presse américaine est survoltée depuis les premières projections privées du Megalopolis de Francis Ford Coppola, film qui sera bel et bien présenté en compétition lors du prochain festival de Cannes en mai. Projet qu’il mûrit et abandonne depuis 1983 devenu un running gag sur l’improbable retour en grâce du plus téméraire et risque-tout des cinéastes du Nouvel Hollywood, le film non seulement existe mais suscite un retour de fièvre polémique et esthétique comme on en voit de moins en moins. Probablement parce que Coppola est exactement le genre d’artiste qui n’offre aucune prise pour une industrie pensant à peu près tout sur le mode de la franchise et de l’exploitation d’une marque, alors même que lui a, souvent dans les luttes héroïques face à ses financiers pour le premier Parrain ou Apocalypse Now, toujours vécu le cinéma comme un art du prototype.
Récit futuriste dans un New York dévasté
Il s’y est d’ailleurs cramé en menant à terme Coup de cœur, rêverie visionnaire sur un cinéma numérique qui va couler sa société American Zoetrope, le film ayant coûté 26 millions de dollars et n’en rapportant que 630 000 en salles. Coppola dira qu’il mettra des années à se refaire, enchaînant ensuite des films moins ambitieux et néanmoins formidable (Peggy Sue s’e