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Libération
Journal de bord

Festival de Cannes, jour 1 : rencontre express et sans chaussures avec Greta Gerwig, présidente cool

Aujourd’hui, on interviewe la merveilleuse présidente du jury, on veut sauver de l’ego-trip le chien Messi, et surtout, on commence à voir des (bons) films.
Greta Gerwig au Palais des Festivals, ce mardi. (Laura Stevens /Laura Stevens pour Liberation)
publié le 14 mai 2024 à 20h12

Critiques, portraits, interviews… Suivez jour après jour, toute l’actu du Festival de Cannes avec les envoyés spéciaux de «Libération».

Pas de polémique. Peace, man. Thierry Frémaux, délégué général du Festival, était ce mardi 14 mai sur France Inter moitié casque bleu, moitié moine bouddhiste, ou fumeur de ganja, pour éteindre le «tapis de braise» qu’on avait pourtant cru diagnostiquer au seuil de cette 77e édition, et propager la bonne parole d’une «grande fête» fusionnelle où soudain, comme frappé par l’éveil spirituel, critiques, distributeurs, comédiens, agents, vendeurs, projectionnistes, agents de sécurité, attachés de presse, tomberaient dans les bras les uns les autres avant de faire la chenille de l’amour en direction du Carlton.

L’amour, c’est ce qui a d’ailleurs présidé à la rencontre avec la présidente du jury, Greta Gerwig, déjà prise dans le tourbillon d’un rôle d’ordonnatrice des élégances cinéphiles qu’elle n’aborde pas sans trembler (un peu).


Rencontre

Greta Gerwig. Alors que la 77e édition de la manifestation cannoise s’ouvre, rencontre avec la cinéaste américaine, reine du box-office mondial avec Barbie. Elle entend s’investir cœur et âme dans sa fonction de présidente du jury, et se réjouit des passerelles qui réunissent les cinéphilies éclectiques. Interview : «Je suis plus sensible à la conversation entre les films qu’à tout ce qui les sépare»


On aime beaucoup

«Ma Vie Ma Gueule», clin deuil à Sophie Fillières. Disparue en juillet 2023 juste après le tournage du film dans lequel Agnès Jaoui joue son double, la cinéaste avait confié à ses enfants et à son monteur la tâche de le terminer. Leur œuvre chorale et intime est présentée mercredi 15 mai en ouverture de la Quinzaine. Making of d’un film posthume

«Napoléon vu par Abel Gance», roulez genèse. Au terme d’une restauration titanesque, la première moitié du film légendaire a été présentée ce mardi 14 mai pour la première fois depuis quatre-vingt-seize ans dans une version fidèle à la vision du cinéaste. Un choc. Notre critique


Coups de gueule

Tout est politique, sauf le Festival de Cannes ? Est-il vraiment possible, ou souhaitable, d’organiser un festival «sans polémique» ? Malgré le vœu pieux de Thierry Frémaux, le cinéma n’est pas une bulle enchantée et la critique doit souffler sur les braises. Le billet de Luc Chessel.

Adresse féministe à Vincent Lindon et aux hommes qui veulent être «aidés à aider». Invité à la Matinale de France Inter lundi 13 mai, Vincent Lindon a demandé une «feuille de route» pour être un meilleur féministe. Pour obtenir enfin de l’aide de la part des hommes, il faudrait donc au préalable leur poser sur la table une to do list d’alliés de la cause #MeToo, toute fumante et prête à l’emploi ? Le billet de Marie-Eve Lacasse et Johanna Luyssen.


En direct

A la cérémonie d’ouverture, des larmes sur scène et «la dèche» sous le tapis. Malgré la petite percée du collectif des travailleurs de l’ombre du Festival de Cannes, qui ont réussi à hisser leur banderole au-dessus du Palais, la cérémonie s’est déroulée sans encombre, ponctuée seulement par les pleurs de Greta Gerwig, Meryl Streep et Juliette Binoche.

#MeToo français : la tribune de cent personnalités. Sept ans après le lancement de #MeToo et à l’heure où le mouvement reprend de l’ampleur en France, cent personnalités, dont de nombreuses actrices, appellent dans une tribune publiée par le Monde ce mardi 14 mai, jour de l’ouverture du Festival de Cannes, à «une loi intégrale» contre les violences sexuelles en France. «Nous sommes 100, mais en réalité, nous sommes des centaines de milliers», écrivent les signataires de ce texte assorti d’une pétition initiée par la Fondation des femmes, #MeTooMédia et l’actrice Anna Mouglalis. Cent personnalités réclament une loi élargie pour aller plus loin dans la lutte contre les violences sexuelles.

Une table ronde pour un CNC sur le fil. Le CNC, théâtre d’une action militante lundi 13 mai afin d’obtenir le retrait de son actuel président, Dominique Boutonnat, dans l’attente de son procès en juin pour agression sexuelle, présentera jeudi 16 mai devant un parterre de professionnels les résultats d’un long travail destiné à lutter contre les abus sexuels dans le cinéma. Une œuvre de prévention compliquée par les accusations. Le CNC en mode funambule.

Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof libre de parler. L’auteur du film The Seed of the Sacred Fig, sélectionné en compétition, qui était condamné à cinq ans de prison dans son pays, a donné de ses nouvelles ce mardi via un communiqué envoyé à la presse et écrit depuis «un lieu tenu secret». Il confirme avoir pris la fuite et se trouver en Europe après un voyage «long et compliqué». «L’ampleur et l’intensité de la répression ont atteint un degré de brutalité tel que les gens s’attendent à apprendre chaque jour un nouveau crime odieux commis par le gouvernement», explique celui qui s’insurge de la condamnation à mort de son compatriote, le rappeur Toomaj Salehi. Après avoir fui l’Iran, le réalisateur Mohammad Rasoulof demande le soutien du milieu du cinéma.


Pitié !

Laissez Messi tranquille. Depuis sa prestation tout en collapse vomitique dans Anatomie d’une chute (deux mois d’entraînement), le chien Messi est devenu une sorte d’attraction people internationale. Après avoir été vu applaudissant des deux pattes à la cérémonie des oscars, léchouillant les bottines et talons aiguilles des multimillionnaires du public hollywoodiens entre deux bolées de croquettes au caviar, il a eu droit à sa montée des marches pour le film d’ouverture et il sera sur France Télés équipée d’une caméra-collier pour interviewer des vedettes. Mais que font les protecteurs des animaux ? Quelqu’un peut-il intervenir avant que cette pauvre bête ne fasse une dépression nerveuse et ne finisse en catalepsie dans un chenil capitonné…


Et demain ?

Moteurs et action. Amis de la décroissance carbone et de la marche à pied, déconnectez-vous car mercredi 15 mai, c’est Furiosa : une saga Mad Max qui sera projeté en avant-première mondiale, soit le retour de George Miller au maximum du vrombissement d’engins apocalyptiques et de frénésies épileptoïdes plein gaz.

C’est parti pour la compète. Les deux films qui ouvrent la compétition ne sont pas les plus repérés puisqu’il s’agit d’un premier film français, Diamant brut d’Agathe Riedinger et la Jeune Fille à l’aiguille, troisième long métrage du réalisateur suédois Magnus Von Horn.