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Libération
Restons palme

Festival de Cannes : le palmarès rêvé de «Libé»

Avant la cérémonie de clôture du 76e Festival et le verdict du jury présidé par Ruben Ostlund, l’équipe Libé, légèrement au bout du rouleau et les yeux injectés de sang, fait son palmarès maison.
«Anatomie d'une chute» de Justine Triet. (Les Films Pélléas. Les Films de Pierre)
publié le 27 mai 2023 à 10h08
(mis à jour le 27 mai 2023 à 11h18)

En attendant un palmarès potentiellement désastreux et inepte, ce qu’il reste du commando culture de Libération s’essaye à des pronostics et s’autorise à y ajouter quelques catégories nécessaires.

Palme d’or

Anatomie d’une chute de Justine Triet

Couple et blessures. Après Victoria et Sibyl, la cinéaste imagine le procès d’une héroïne accusée de l’homicide de son mari, dans un film passionnant et limpide. Lire notre critique.


Grand Prix

Jeunesse de Wang Bing

Haut-la-manœuvre. Puissant et joyeux, le documentaire du cinéaste chinois ­chronique la vie de ­jeunes ouvriers qui ont quitté ­la campagne pour charbonner dans des fabriques textiles. Lire notre critique.


Prix du jury

Les Feuilles mortes d’Aki Kaurismäki

Spleen dating. Le génial cinéaste finlandais revient avec un nouveau chef-d’œuvre ­mi-cocasse mi-mélancolique, qui érige l’amour naissant comme unique antidote à la guerre. Lire notre critique.


Prix de la mise en scène

May December de Todd Haynes

Miroir, mon faux miroir. A l’aide d’un brillant jeu de reflet entre Julianne Moore et Natalie Portman, Todd Haynes questionne l’apparence idyllique d’un couple formé dans le scandale. Lire notre critique.


Prix d’interprétation féminine

Sandra Hüller dans Anatomie d’une chute

Rhin ne lui résiste. Franche et polyglotte, l’actrice allemande, de retour sur la Croisette sept ans après le succès Toni Erdmann, incarne deux femmes aux antipodes chez Jonathan Glazer et Justine Triet. Lire notre portrait.


Prix d’interprétation masculine

Josh ­O’Connor dans la Chimère d’Alice Rohrwacher

C’est pas sourcier. Rencontre in extremis avec l’acteur ému par les poteries et les films italiens, à l’affiche de la Chimère d’Alice Rohrwacher. Lire notre portrait.


Prix du scénario

Vers un avenir radieux de Nanni Moretti

En lutte finale. Nanni Moretti et son double, également réalisateur, semblent vouloir en finir, avec la vie, le cinéma et la politique, dans un film cohérent et ironique. Lire notre critique.


Caméra d’or

La Grâce d’Ilya Povolotsky et l’Arbre aux papillons d’or de Thien An Pham.

Le van en poupe. Dans un premier film intense, le Russe Ilya Povolotsky suit un père et sa fille, projectionnistes itinérants qui amènent en camion le cinéma dans des provinces reculées. Lire notre critique.

Vaporeux événement. Epopée contemplative en campagne vietnamienne, le premier film de Thien An Pham est un ovni planant, prétendant à la caméra d’or. Lire notre critique.


Queer palm

Un prince de Pierre Creton.

A flore de peau. Un alter ego de Pierre Creton apprend l’amour et l’horticulture dans une ardente et pudique autofiction. Lire notre critique.


Prix du meilleur titre international

The Pot-au-Feu de Tran Han Hung

Papille fait de la résistance. Le long métrage de Tran Anh Hung (intitulé la Passion de Dodin Bouffant en français) célèbre la bonne chère et une jouissance domestique aux accents passéistes. Lire notre critique.


Prix du dispositif

Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania

Elles tonnent juste. Le poignant documentaire de Kaouther Ben Hania retrace un fait divers tunisien et dresse le portrait d’une famille. Lire notre critique.


Prix du film honteux

Black Flies de Jean-Stéphane Sauvaire ex-aequo avec Club Zero de Jessica Hausner.

Mouches à merde. Deux urgentistes ­sillonnent les bas-fonds de Brooklyn au secours de ­junkies et prolos ingrats dans un film réac et ­tâcheronné, avec un Sean Penn plus cabot que jamais. Lire notre critique.

Régime secte. Le film de l’Autrichienne Jessica Hausner, sur des ados embrigadés par leur professeure aux ambitions purificatrices, consterne par ses accents ricanants et misanthropes. Lire notre critique.


Prix du plus gros malaise conceptuel

Dissonance. Filmer Auschwitz depuis les platebandes de Rudolf Höss dans The Zone of Interest de Jonathan Glazer (suivi de la mort immédiate de l’écrivain adapté, Martin Amis). Lire notre critique.


Palme d’honneur du bad buzz

Thierry Frémaux sur Johnny Depp dans Jeanne du Barry en ouverture, l’altercation avec un policier municipal, la lettre ouverte furax de Victor Erice dans El Pais.