C’était quoi, l’école des Amandiers, jeune lectrice, jeune lecteur ? Une foudroyante comète qui traversa le ciel du théâtre français, le temps de deux promotions, au mitan des années 80. Scintillant sous l’aura du metteur en scène Patrice Chéreau, qui dirigeait le théâtre du même nom l’abritant, elle essaima une pluie de futures vedettes (Valeria Bruni-Tedeschi, Agnès Jaoui, Marianne Denicourt, Vincent Perez, Bruno Todeschini, Thibault de Montalembert…) dont le passé commun les lie, encore aujourd’hui, «comme des anciens gagnants d’une Coupe du monde» (ainsi que le résuma Laurent Grévill au Monde en 2018). La légende a imprimé une bande de jeunes filles et jeunes gens bénis des dieux, vivant et respirant le théâtre, sous l’égide d’un exigeant génie.
La comédienne et cinéaste Valeria Bruni-Tedeschi fut de la partie, et, poursuivant son entreprise entêtée d’autobiographie filmée et rêvée, la voilà qui décide de raconter ce que ce fut, conservant et transformant, comme à son habitude. Fulgurance, coup de génie, tant c’est bien, les Amandiers, de loin son meilleur film, apparaissant telle la pièce manquante d’un puzzle dont on ne soupçonnait pas l’existence, jusqu’à faire étrangement écho (les deux films n’ont rien à voir, formellement, narrativement) au très personnel Armageddon Time de James Gray, ap