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Récit

Festival de Cannes : les cinéastes iraniens se déchirent autour du film de Saeed Roustayi en compétition

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En compétition officielle avec «Woman and Child», le cinéaste iranien Saeed Roustayi est critiqué par des compatriotes qui l’accusent de compromission pour avoir accepté les règles de la censure, notamment en faisant porter le hijab à ses actrices.
Le réalisateur iranien Saeed Roustayi lors de la 75e édition du Festival de Cannes en 2022. (LOIC VENANCE/AFP)
publié le 14 mai 2025 à 20h36

Cette année, dans un Festival où les conflits du monde ont une résonance particulière, une querelle feutrée fait rage, une guerre fratricide aux allures de sac de nœuds. Début mai, après l’ajout à la compétition officielle de Woman and Child de Saeed Roustayi, des cinéastes iraniens indépendants ont signé une lettre ouverte appelant le Festival de Cannes à reconsidérer cette sélection, Roustayi s’étant selon eux compromis avec le régime en acceptant les règles de la censure, notamment en faisant porter le hijab à ses actrices.

La lettre, anonyme par crainte de représailles, a été concoctée par des cinéastes à l’intérieur du pays ou en exil, réunis sous le nom «cinéastes indépendants iraniens et défenseurs de la liberté». Ils y expriment leur «profonde inquiétude» quant à la sélection d’un film qu’ils estiment «produit dans un climat de censure extrême et financé par des institutions directement liées à la république islamique d’Iran». «Tolérer et faire des compromis avec la structure de la censure revient finalement à en étendre la portée et à imposer des limitations aux autres», a ajouté dans un post partagé sur Inst