Menu
Libération
Guerre

Festival de Cannes : l’hommage délicat à Fatma Hassouna, tuée à Gaza

Article réservé aux abonnés
Après la mort de la photojournaliste palestinienne, tuée en avril par un bombardement israélien et au centre d’un documentaire sélectionné à l’Acid, la réaction du Festival de Cannes et de sa direction est particulièrement scrutée.
La photographe Fatma Hassouna, au cœur du docu de Sepideh Farsi. (Sepideh Farsi/Rêves d'eau Production)
publié le 12 mai 2025 à 19h58

A la fin de son film, Sepideh Farsi a ajouté une dernière scène. On y voit la cinéaste annoncer à Fatma Hassouna que le documentaire dont elle était l’héroïne, réalisé à partir de leurs échanges en visio, était sélectionné à l’Acid, l‘une des sélections parallèles du Festival de Cannes, et lui demander si elle accepterait de faire le voyage. Fatma n’était pas sûre qu’elle parviendrait à quitter Gaza mais elle avait dit oui. Elle voulait bien essayer, elle qui n’avait jamais dans sa courte vie mis un pied hors de l‘enclave palestinienne.

Ce fut leur dernier échange. Le lendemain de cet appel, le 16 avril, Fatma a été tuée par une frappe israélienne sur sa maison, ainsi que presque toute sa famille – seule sa mère a survécu, son père a succombé à ses blessures à l‘hôpital quelques jours plus tard. Fatma Hassouna, Fatem pour les intimes, dont Sepideh Farsi avait fini par faire partie à force de conversations régulières depuis près d‘un an, venait d‘avoir 25 ans et devait se marier le jour suivant. Au-delà du deuil, la mort de la jeune gazaouie a plongé la cinéaste iranienne et les programmateurs