En thriller malin qui fait de l’œil à David Lynch ou Denis Villeneuve, The Stranger a plus d’un tour dans son sac : avant tout, pour bien nous stresser. Il fait peut-être un peu plus que ça. Ce premier long-métrage du comédien australien Thomas M. Wright (vu dans Top of the Lake de Jane Campion) est un film sur le jeu d’acteur déguisé en film policier, une enquête sur la composition d’un rôle, sur les ressorts et les dangers de la fiction, quand elle passe par les corps, et se cogne sur le réel. Ses deux personnages principaux, Mark (Joel Edgerton) et Henry (Sean Harris), ne sont pas ce qu’ils ont l’air d’être – des petits malfrats, travailleurs de la morne pègre dans les plaines de l’enfer australien qui, se rencontrant sur un coup, deviennent amis un peu par défaut.
Montée de la pression psychologique
Le premier s’avère assez vite, après quelques jeux d’apparences destinés à nous piéger, être un policier undercover en mission pour démasquer le second, principal suspect dans l’affaire de la disparition d’un enfant, huit ans plus tôt. La tension repose sur plusieurs lignes qui finiront par se confondre. D’abord, l’avancée de l’enquête elle-même, la simple question de la culpabilité de Henry. En parallèle, la montée de la pression psychologique que sa mission fait subir à Mark, de plus en plus hanté par la figure inquiétante de celui qu’il cherche à confondre – rendue sensible