Menu
Libération
Perles rares

Festival de la Cinémathèque : le butin d’or de la 11e édition

Article réservé aux abonnés
La manifestation parisienne propose cette année une centaine de films de tous horizons et toutes époques, dont moult pépites oubliées, une place importante étant faite aux réalisatrices.
«Toute une nuit» de Chantal Akerman. (Fdtn chantal Akerman, Capricci)
publié le 13 mars 2024 à 4h59

Ce vieux rêve qui bouge… C’est ce titre emprunté à un film d’Alain Guiraudie, qu’on aurait volontiers choisi pour rebaptiser le Festival de la Cinémathèque – anciennement nommé Toute la mémoire du monde en référence à un court métrage de Resnais. Car plutôt qu’une vision muséale, c’est un cinéma frémissant, tel un rêve qui lui aussi n’en finit pas de bouger, qui y est à l’honneur, un pur présent franchissant allègrement les époques et les frontières, l’espace et le temps et se laissant lui-même traverser par le tumulte du monde qui se réinvente. En témoigne cette onzième édition, présentant pas moins d’une centaine de films venus du monde entier, la plupart dans de somptueuses copies récemment restaurées, du muet aux années 2000.

Comment se frayer un chemin dans l’étourdissante forêt de raretés parfois inédites en France ? En ménageant un itinéraire bis, semé de petites perles méconnues (les thrillers baroques de l’Argentin Román Viñoly Barreto, dont El Vampiro Negro (1953), remake psychanalytique et féministe de M le maudit, ou le réjouissant serial américain Flash Gordon (1936) de Frederick Stephani), de continents à découvrir (Sadao Yamanaka, cinéaste japonais des années 30, ayant fait de l’irrévérence burlesque le combustible de son art), d’éclats saturniens