Ça se passe en Suisse, au bord d’un lac, et les tarifs pratiqués dans les restaurants du centre-ville tiennent de la science-fiction, mais les points de comparaison entre le Neuchâtel International Fantastic Film Festival (Nifff) et son illustre ancêtre de Locarno s’arrêtent là. On pourrait difficilement, même, imaginer deux événements plus opposés. Au Nifff, on hurle sur les pubs qui précèdent la séance en suivant un jeu de répliques-réactions variant d’un jour sur l’autre et on applaudit tous les logos des compagnies de production, ce qui donne une joyeuse pagaille quand on tombe sur un long-métrage franco-italo-singapouro-costaricien monté avec le soutien de quatorze fonds régionaux. En revanche, une fois que le film a commencé, on se tait, on plonge – rien à voir là encore avec les allées et venues incessantes des salles-halls de gare de Locarno la dernière fois qu’on y est passé. Parce qu’on sait que la sélection peut à tout moment virer à la déflagration majeure.
Articulée sur plusieurs grandes thématiques – cette année, l’intelligence artificielle ou les figures féminines dans le cinéma de genre –, la 22e édition du festival, qui s’est tenue à Neuchâtel du 30 juin au 8 juillet, n’a cependant jamais oublié de s’attaquer à la principale, qui est d’ailleurs moins une thématique qu’une question : où en est le cin