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«Gangs of Taiwan» : la boîte à mutique de Keff

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Avec ses silences superficiels et ses plans qui ne racontent pas grand-chose de ce qui se passe en dehors du cadre, le cinéaste Keff signe un premier long métrage qui intrigue autant qu’il lasse.
Zhong-Han, la petite vingtaine, est trop occupé à chercher un moyen de s’en sortir, d’exister, si possible les deux. (Tandem films)
publié le 29 juillet 2025 à 17h20

2019. Les violentes manifestations contre l’amendement de la loi d’extradition à Hongkong tournent en boucle sur les chaînes d’info taïwanaises. Dans une laverie, deux adolescents rivés à leur téléphone n’y prêtent aucune attention, ne relevant leur nez que lorsque la chaîne annonce l’arrivée sur l’île d’un chef star des réseaux sociaux. Zhong-Han, la petite vingtaine, personnage central de Gangs of Taiwan, est à la fois le même qu’eux et complètement un autre. Lui aussi, les bouleversements politiques lui passent au-dessus de la tête, mais parce qu’il est trop occupé à chercher un moyen de s’en sortir, d’exister, si possible les deux. Muet, il travaille le jour dans le restaurant de ses parents adoptifs et la nuit collecte des dettes avec le gang dont il fait partie. Bientôt, les deux mondes vont entrer en collision et il sera pile sur le point d’impact.

Premier long métrage de Keff, cinéaste taïwanais repéré à Cannes il y a quelques années avec le court métrage Secret Lives of Asians at Night, Gangs of Taiwan intrigue et lasse tout aussi rapidement et pour les mêmes raisons. Ce vernis glacé aux contrastes appuyés élaboré avec le chef opérateur Nadim Carlsen (les Nuits de Mashh