Du déroutant George Miller, on n’a jamais su à quoi s’attendre ni avec quelle ferveur se languir de ses projets. Certains qui semblaient si prometteurs (Mad Max : au-delà du dôme du tonnerre, Trois mille ans à t’attendre) ont fait pleuvoir des hectolitres d’eau glacée sur les têtes, d’autres clignotant tels des signaux de perdition (Happy Feet 1 et 2, Lorenzo) ont donné des grands films. Aussi une suite à Mad Max : Fury Road qui, en 2015, signalait pour beaucoup la résurrection d’un maître et qui demeure le blockbuster le plus acclamé de la décennie passée par la cinéphilie, avait de quoi inquiéter. Mais à 79 ans, l’Australien, décidément rompu à l’expérimentation et à la fuite en avant, ne semble pas s’en être particulièrement inquiété.
Furiosa n’est pas une furie au sens classique du terme. Elle n’est pas non plus une Némésis, dans le sens où sa vengeance serait justifiée. La vengeance a-t-elle un sens dans le monde dans lequel elle est forcée de vivre ?
Son monde n’a aucun sens, et Furiosa doit trouver sa propre manière de se venger. Le chapitre dans lequel on en découvre la teneur s’intitule