Le géant du cinéma français va répondre en personne de ses actes devant la justice. Après des incertitudes quant à sa présence dans la salle d’audience, Gérard Depardieu est arrivé au tribunal correctionnel de Paris ce lundi 24 mars à la mi-journée pour l’ouverture de son procès pour agressions sexuelles, pendant le tournage du film les Volets verts de Jean Becker en 2021.
Avant même l’arrivée de l’acteur, des attroupements s’étaient formés sur le parvis du tribunal autour des duplex de journalistes étrangers et pancartes de manifestantes, l’une affichant «Ce qui nous rend fièr.es, c’est une justice exemplaire», une autre en lettres capitales «Alors Gérard, t’aime toujours ça ma salope ?».
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C’est la première fois que l’artiste, visé par une vingtaine d’accusations de violences sexuelles depuis 2018, comparaît devant la justice. Il encourt cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende pour «atteinte sexuelle avec violence, contrainte, surprise ou menace» dénoncées par deux femmes, l’une ensemblière décoratrice de 54 ans et l’autre assistante réalisatrice de 34 ans.
Lors d’un plaidoyer musclé, l’avocat de l’acteur, Jérémie Assous, avait obtenu un renvoi de l’audience initialement prévue le 28 octobre dernier, au motif de l’état de santé incapacitant de son client, qui ne lui permettait pas de se présenter au procès.
«Audience ne dépassant pas six heures»
Le doute était permis mais cette fois l’acteur de 76 ans, qui conteste les accusations, a bien répondu présent à sa convocation. Révélée par BFM, l’expertise médicale ordonnée par le président du tribunal avait jugé Depardieu apte à comparaître dans une «audience ne dépassant pas six heures». De quoi, selon son avocat, «passer d’un dossier accablant à un dossier qui va être en faveur de Gérard Depardieu».
L’issue du procès qui se poursuivra mardi, sans précédent pour un acteur de cet acabit que Macron qualifiait en décembre 2023 de «fierté de la France», devrait marquer d’un jalon le mouvement #metoo français.