La statue de cire de Gérard Depardieu ne se fondait plus dans le décor. En raison des «réactions négatives des visiteurs» en passant devant l’effigie de l’acteur français, le musée Grévin a décidé de la retirer ce lundi 18 décembre. Si l’acteur est mis en examen depuis 2020 pour viols et agressions sexuelles, c’est la diffusion récente d’un reportage sur l’acteur, dans l’émission «Complément d’enquête», qui a mis le feu aux poudres, après aussi une deuxième plainte à son encontre. Et c’est face aux nombreuses critiques, notamment sur les réseaux sociaux, que le «Panthéon de cire des célébrités» a fini par céder.
La statue de Depardieu rejoint ainsi dans la remise de l’institution parisienne celles de Pierre Palmade et Vladimir Poutine. Elles avaient été retirées respectivement en février dernier après avoir causé un grave accident de la route, et en mars 2022 après le déclenchement de la guerre en Ukraine, aussi à la suite des mécontentements des visiteurs.
L'enquête de Libération
Créé en 1882, le musée Grévin accueille 800 000 visiteurs par an, le plus souvent un public familial avec des enfants. Les statues de cire de 250 personnalités historiques et contemporaines y sont présentées. Gérard Depardieu avait inauguré son double en 1981.
Mais les images diffusées sur France 2 dans le magazine «Complément d’enquête», ont choqué de nombreux spectateurs. L’acteur, en voyage en Corée du Nord en 2018, multiplie des propos insultants à connotation sexuelle, adressés notamment à une fillette d’une dizaine d’années. Et le retour de bâton se fait enfin ressentir : de nombreux producteurs affirment ne plus vouloir travailler avec le comédien, le Québec et la Belgique lui ont retiré des distinctions et la ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak, a annoncé le lancement d’une «procédure disciplinaire» par la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur qui pourrait lui faire perdre la breloque.
En réaction à cette déflagration, la famille de Gérard Depardieu (notamment sa fille Julie Depardieu et son ex-épouse Elisabeth Depardieu), a dénoncé dimanche dans le bolloréen JDD une «cabale inédite» après «une manipulation monstrueuse», en déplorant une «rage collective» contre l’acteur.