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Etats-Unis

Gina Carano, actrice de la série The Mandalorian, porte plainte contre Disney pour licenciement abusif

L’ancienne combattante de MMA et actrice porte plainte contre Disney, estimant qu’elle a été licenciée pour ses prises de position polémiques sur l’Holocauste, les droits des personnes transgenres ou la pandémie. Sa procédure judiciaire est financée par Elon Musk.
Gina Carano à Los Angeles, Californie, États-Unis, le 13 novembre 2019. (Mario Anzuoni/REUTERS)
publié le 7 février 2024 à 16h56

Gina Carano, ex-interprète de Cara Dune dans la série The Mandalorian, a annoncé mardi 6 février dans un communiqué porter plainte contre Disney pour licenciement abusif. La raison ? Selon elle, le méga-groupe de divertissement aurait pris cette décision suite aux propos qu’elle avait tenus sur le réseau social X sur l’Holocauste, les personnes transgenres ou encore la pandémie du Covid-19. Sa plainte est soutenue et financée par Elon Musk, patron de X et de Tesla, connu pour ses positions conservatrices, et lui aussi dans la tourmente après des accusations d’antisémitisme.

Dans sa plainte, l’ancienne combattante de MMA explique avoir été harcelée en ligne par des «extrémistes de gauche», et estime que son employeur a terni sa réputation et réduit ses chances d’être employée dans l’industrie audiovisuelle. En 2021, un porte-parole de la société Lucasfilm avait déclaré que «ses publications sur les réseaux dénigrants des personnes sur la base de leurs identités culturelles ou religieuses sont abominables et inacceptables», rapportait le Hollywood Reporter à l’époque.

Parmi les prises de position en question, l’assimilation des adhérents du parti Républicain d’aujourd’hui aux Juifs vivant sous le régime Nazi via un Tweet sur X (maintenant supprimé), disant : «Les soldats nazis pouvaient facilement rassembler des milliers de Juifs», car «le gouvernement faisait en sorte que leurs propres voisins les détestent simplement parce qu’ils étaient juifs», avait-elle écrit avant d’ajouter : «en quoi cela diffère-t-il de la haine de quelqu’un pour ses opinions politiques ?». Autres casseroles de Gina Carano, ses publications implicitant que l’élection présidentielle américaine de 2020 avait été truquée ou encore l’adoption des pronoms «boop /bop /beep» – sur X, toujours –, raillant ainsi le droit des personnes transgenres à déclarer leurs pronoms en ligne.

Liberté d’expression

Dans ces différentes polémiques, la comédienne considère n’avoir «jamais utilisé de langage agressif», mais plutôt simplement avoir mis en ligne des publications visant à «faire réfléchir», publiées avec «respect et occasionnellement de l’humour». Autre point que Gina Carano soulève : elle n’aurait pas bénéficié du même traitement que ses collègues masculins en matière de liberté d’expression. Elle réclame que Disney et Lucasfilm la réintégre dans son rôle pour lequel, selon le New-York Times, elle était payée 25 000 dollars par épisode.

C’est d’ailleurs le respect de la liberté d’expression que brandit le réseau social d’Elon Musk quand il décide de soutenir Gina Carano dans sa démarche judiciaire. Il y a quelques mois, le milliardaire américain avait déclaré publiquement qu’il viendrait en aide à toute personne qui aurait perdu son emploi pour des propos publiés sur X. Selon The Guardian, Joe Benarroch, le chef des opérations commerciales du réseau social, a déclaré : «en signe de l’engagement de la compagnie X en faveur de la liberté d’expression, nous sommes fiers de soutenir financièrement la plainte de Gina Carano, lui permettant de demander […] la possibilité de travailler sans intimidation, harcèlement ou discrimination». Ni Disney, ni la compagnie Lucasfilm n’ont réagi à la plainte de leur ancienne Cara Dune.