India Donaldson est la fille de Roger Donaldson, réalisateur des années 80-90 ayant signé les produits d’appel de stars viriles old school, Cocktail, le Pic de Dante ou la Recrue. Le père est crédité à la production de Good One, premier long de sa fille comme Virgin Suicides était le premier long de Sofia Coppola, ou les Guetteurs celui d’Ishana Night Shyamalan. Le rapport à papa, un lien intime particulier à la nature et la volonté de trouver sa propre voix, sa propre «nature», les rapprochent. Ce bucolisme entre églogue, élégie et survivalisme dans les bois, ce nature filming comme on parle de nature writing, a beau être différemment envisagé chez les trois, il abrite chaque fois à un degré plus ou moins net une menace, une part morbide sous l’innocence apparente. La force de Donaldson est de n’en rien laisser deviner longtemps.
Plaisir de paresse et de ténuité
Good One s’annonce comme un film de randonnée, la promesse promeneuse d’un récit en traversée. Sam, ado new-yorkaise réservée, part avec son père et le meilleur ami de celui-ci dans les montagnes Catskill. Un temps il ne se passe rien d’autre que l’humeur marcheuse et concentrée, les haltes et les panoramas de la jeune fille et des deux adultes. La fiction avance comme les randonneurs, avec une précaution sans hâte regardant bien où elle pose les pieds, pas à pas pour ne pas risquer de trébucher sur une racine ou une pierre. On aperçoit et on cause de salamandres orange, de la limace qui