En 2015, lors de la cérémonie des goyas, les récompenses du cinéma espagnol, Magical Girl figurait parmi les favoris. Avec sept nominations, il récoltait un trophée, celui de la meilleure actrice pour Bárbara Lennie. Couronnement pour le deuxième film de Carlos Vermut, couvert de récompenses dans les festivals et sorti dans le monde entier (en France, sous le titre la Niña de fuego). Deux autres films ont ensuite confirmé le talent d’un créateur audacieux et original, encensé par la critique.
Neuf ans plus tard, l’ombre de Carlos Vermut (de son vrai nom Carlos López del Rey) planait sur la dernière édition des goyas, samedi 10 février à Valladolid, capitale de région Castille-et-León. Mais pour de toutes autres raisons. Le 26 janvier, le quotidien El País publiait une enquête où trois femmes liées au monde du cinéma accusaient le cinéaste d’agressions sexuelles et de viols, entre 2014 et 2022, après des rencontres où il aurait fait miroiter des emplois dans sa maison de production. L’intéressé s’est défendu en assurant que les relations, dont il reconnaît le caractère violent (il assume des «étranglements»), étaient consenties.