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Adaption

Avec Michel Blanc, «la Cache» évite le crash

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Plus que pour l’immersion dans une famille bourgeoise pendant Mai 68, le film de Lionel Baier vaut pour l’émouvante interprétation de l’acteur mort en octobre.
Michel Blanc (deuxième à gauche), dans le dernier rôle de sa vie. (Véronique Kolber/Les films du Losange)
publié le 18 mars 2025 à 19h12

Avant d’être l’ultime film tourné par le regretté Michel Blanc, la Cache est une adaptation du roman éponyme de Christophe Boltanski, autofiction (saluée en 2015 par un prix Femina) relatant sa jeunesse dans une famille bourgeoise d’origine juive, alors que tempêtent à l’extérieur de leur grand appartement les cortèges de Mai 68. Si l’œuvre d’origine articulait le portrait de ce groupe dysfonctionnel – oncles, grands-parents et arrière-grand-mère habitent tous ensemble rue de Grenelle – à une exploration pièce par pièce de leur lieu de vie, exit ici cette construction audacieuse au profit d’une comédie dramatique plus conventionnelle, rythmée par quelques infographies ou transitions essayant maladroitement d’égailler la torpeur ambiante.

Mai 68 dans tout ça ? On n’en verra rien (trois affiches dans des plans d’inserts et de la fumée qui s’infiltre sous un portail) et on n’en comprendra pas beaucoup plus. Bourgeois et déconnecté, le film finit malheureusement par l’être autant que ses personnages. Quand il s’aventure à l’extérieur, le fond vert est de mise, si ce n’est pour une brève séquence où «mère-grand», la grand-tante de Christophe, va faire l