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Libération
Drame

«Green Border», film barbelé

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En chroniquant les indignités subies par des migrants malmenés entre le Bélarus et la Pologne, Agnieszka Holland orchestre une polyphonie de destins frappante mais doloriste à l’excès.
Les exilés déboussolés se retrouvent pris au piège dans les bois. (Agata Kubis/ Condor Distribution)
publié le 7 février 2024 à 3h48

La cinéaste polonaise Agnieszka Holland a été copieusement injuriée par la droite dure au pouvoir en Pologne. «Sous le IIIe Reich, les Allemands produisaient des films de propagande montrant les Polonais comme des bandits et des meurtriers. Aujourd’hui, ils ont Agnieszka Holland pour ça», a écrit sur X (ex-Twitter) le ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro, en septembre. Green Border, revenu de la Mostra de Venise avec le prix du jury, a de quoi agacer le gouvernement car la cinéaste dépeint dans une angoissante atmosphère de nuit quasi perpétuelle l’adversité paroxystique rencontrée par les groupes de migrants venus de Syrie, d’Afghanistan ou d’Afrique tentant la traversée vers l’Europe en passant par le Bélarus. En réalité, les candidats à l’exil complètement déboussolés sont pris au piège, rançonnés et rejetés en territoire polonais par les gardes-frontières bélarusses, et pourchassés en indésirables en Pologne. Les associations qui tentent d’intervenir sont elles-mêmes criminalisées et les militants prennent de gros risques s’ils outrepassent la simple intervention humanitaire. Le film, qui se déroule sur deux heures et dem