Il n’y a plus vraiment de sens à présenter Greta Gerwig comme la scénariste et égérie du cinéma indépendant new-yorkais qui fit sa première renommée, au côté du cinéaste Noah Baumbach il y a plus d’une décennie. A 40 ans, la cinéaste a aujourd’hui la stature de la girl boss XXL, l’autrice qui signait avec Barbie un blockbuster bulldozer à plus d’un milliard de dollars de recettes, à la pointe de l’esprit du temps, sans y laisser sa réputation d’artiste féministe et intello. Une aubaine pour le jury de Cannes, qu’elle préside cette année après quatre éditions de présidence masculine. Présentée à la presse internationale mardi et aussitôt bombardée de questions sur l’effervescence sociale et politique du Festival, la cinéaste a dû slalomer entre plusieurs couches de charbons ardents pour saluer tantôt la mobilisation des travailleurs précaires en France, tantôt l’ébullition du mouvement #MeToo, sans oublier de brandir la flamme de l’indéfectible cinéphilie.
Elle apparaît à midi au dernier étage du Palais des festivals, sous le ciel gris de Cann