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Billet

Grève des scénaristes et des acteurs : le cinéma américain a du plomb dans le modèle

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La spectaculaire grève en cours outre-Atlantique fait tomber une lumière torve sur le soi-disant exemple de réussite hollywoodien. Et devrait inciter le cinéma français à ne pas l’imiter davantage.
Des acteurs et scénaristes en grève devant NBC Universal Studios, à New York, ce vendredi 14 juillet. (Bebeto Matthews/AP)
publié le 15 juillet 2023 à 8h08

«L’ère numérique nous cannibalise. Elle prend le dessus d’une manière qui n’a rien d’un tant soit peu réfléchi ou anticipé – rien, c’est tout simplement incontrôlable.» Qui dit ça ? Justine Triet vitupérant à nouveau, forte de sa récente palme d’or, pour dire son inquiétude face à l’érosion des digues protégeant l’exception culturelle face au Gafam ? Non. C’est la virulente Fran Drescher, ex-star de la série Une nounou d’enfer, et désormais à la tête du puissant syndicat des acteurs aux Etats-Unis, qui s’exprime ici sans prendre de gants dans une interview à The Hollywood Reporter quelques heures après avoir déclaré la grève, jeudi 13 juillet.

La situation de blocage en cours à Hollywood, liée à la convergence des luttes des auteurs et des comédiens et aux antagonismes ulcérés face aux décideurs des studios et des plateformes, est d’autant plus spectaculaire qu’elle fait tomber brutalement une lumière torve sur le soi-disant modèle pailleté de réussite américain. Les pauvres Français sont régulièrement incités à le prendre pour modèle. Un mépris crescendo émanant aussi bien des rangs de la droite que du pseudo-centrisme lib