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Documentaire

«Guanzhou, une nouvelle ère», l’urbanisme file un mauvais Canton

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Instructif mais sans relief, le docu de Boris Svartzman, photographe et sociologue, suit la résistance de villageois chinois expropriés.
Les habitants de l'île de Guanzhou ont décidé de revenir habiter dans les ruines et de combattre leur expropriation.
publié le 5 janvier 2022 à 5h11

Guanzhou, une nouvelle ère, documentaire de Boris Svartzman, vient grossir les rangs des films consacrés à l’urbanisation galopante de la Chine, la destruction d’habitats et de modes de vie ancestraux, et l’anomie et la paupérisation paradoxale qui en résultent. Le photographe et sociologue, dont Guanzhou est le premier long métrage, a passé sept ans à documenter la défiance d’une poignée de villageois sur l’île de Guanzhou, non loin de Canton, qui furent chassés en 2008 de leur maison pour que se construise sur l’île un «parc écologique» (comprendre, un complexe hôtelier de luxe et des alignements d’immeubles au style faux haussmannien), puis décidèrent de revenir habiter dans les ruines et de combattre leur expropriation. Cela passe notamment par des courriers très documentés envoyés à différentes autorités, qu’on devine complices des promoteurs immobiliers, et des initiatives plus crues, type pot de chambre balancé au visage des flics chargés de faire le guet. Le temps passé auprès de ces irréductibles ne donne pas d’épaisseur particulière au film, car justement rien ne bouge ni ne change : les habitants sont harcelés par la police et restent coincés entre l’injonction de quitter les lieux et l’impossibilité économique de le faire. Plus singulièrement, car il est consacré à un monde rural plus rarement filmé (généralement, ce sont les destructions de qua