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Harcèlement sexuel : l’actrice américaine Blake Lively dépose plainte contre le réalisateur Justin Baldoni, co-star du film «It Ends With Us»

Violences sexuellesdossier
L’actrice de 37 ans a déposé vendredi 20 décembre une plainte à l’encontre de Justin Baldoni, réalisateur et co-star du film «It Ends With Us». Elle accuse le cinéaste de harcèlement sexuel mais aussi d’avoir orchestré, pour se venger, une campagne visant à nuire à sa réputation.
Blake Lively et Justin Baldoni, lors de la projection du film "It Ends With Us" à Londres, le jeudi 8 août 2024. (Scott A Garfitt. Bryan Bedder/AP. Getty Images. AFP)
publié le 23 décembre 2024 à 16h15

L’actrice Blake Lively a déposé vendredi 20 décembre une plainte à l’encontre du réalisateur Justin Baldoni. Ensemble, ils étaient à l’affiche du film It Ends With Us, sorti en août 2024. Blake Lively accuse le réalisateur et acteur d’avoir enfreint à plusieurs reprises les limites physiques qu’elle assure avoir fixées, ainsi que d’avoir tenu des commentaires inappropriés. Enfin, elle l’accuse d’avoir orchestré une campagne ayant pour but de nuire à sa réputation au moment de la promotion du film. La plainte de Blake Lively vise également les producteurs Jamey Heath et Steve Sarowitz, leur studio Wayfarer et trois communicants.

L’actrice accuse le réalisateur d’avoir improvisé des baisers non consentis, et de lui avoir parlé de sa vie sexuelle à plusieurs reprises, notamment au sujet de rapports avec des partenaires dont il n’avait pas eu le consentement. Blake Lively reproche également au producteur Jamey Heath de lui avoir montré des vidéos de sa femme nue, et affirme que les deux hommes sont plusieurs fois entrés dans sa loge alors qu’elle était déshabillée, et parfois même en train d’allaiter.

«M. Baldoni a improvisé de l’intimité physique qui n’avait été ni répétée, ni chorégraphiée, ni discutée avec Mme Lively, sans l’implication d’un coordinateur d’intimité», stipule notamment la plainte. Fourmillant de détails, elle donne l’exemple d’une scène où l’acteur aurait improvisé, à chaque prise, plusieurs baisers.

Le film a enregistré 300 millions de dollars de recettes dans le monde. Dans ce drame romantique, Blake Lively incarne une femme qui se retrouve vivre une relation toxique avec un petit ami violent joué par Justin Baldoni.

«Nous pouvons enterrer n’importe qui»

Dans une enquête du New York Times, au-delà des accusations de harcèlement sexuel, on apprend comment Justin Baldoni a conçu un plan à plusieurs niveaux pour saper la réputation de Blake Lively. Cette campagne à l’encontre de l’actrice californienne serait née après une confrontation en janvier avec l’équipe du film au sujet de ses allégations de harcèlement sexuel contre le réalisateur et le producteur. Comme le rapporte le New York Times, lors de cette réunion où se trouvait le mari de l’actrice, l’acteur Ryan Reynolds, Blake Lively aurait évoqué du «harcèlement sexuel répété et d’autres comportements troublants» de la part des deux hommes.

Si à l’issue de la réunion, les différentes parties s’accordent sur certaines règles à respecter, en vérité, l’équipe de Justin Baldoni lance sa campagne de dénigrement à l’encontre de l’artiste durant la période de promotion du film. Début août, de nombreux contenus négatifs sur l’actrice pullulent sur les réseaux sociaux. Elle est ainsi accusée de ne pas prendre au sérieux le sujet des violences conjugales, élément central dans le film It Ends With Us.

La plainte déposée par Blake Lively révèle en outre des emails et des SMS suggérant une campagne lancée pour ternir la réputation de Blake Lively et détourner l’attention d’éventuels commentaires qu’elle aurait pu faire concernant le comportement présumé des deux hommes. C’était «un plan de représailles plein de ressources, soigneusement travaillé et coordonné pour la réduire au silence et empêcher d’autres personnes de dénoncer l’environnement hostile créé par M. Baldoni et M. Heath», poursuit la plainte.

Selon le New York Times, l’influence des communicants de Justin Baldoni sur les articles de presse à charge contre Blake Lively est pour l’instant difficile à évaluer. «Il voudrait qu’elle soit enterrée», aurait écrit un communicant du studio Wayfarer à Melissa Nathan, une experte en gestion de crise qui a travaillé pour l’acteur Johnny Depp au moment de son procès contre son ex-femme, l’actrice Amber Heard. «Nous pouvons enterrer n’importe qui», lui aurait répondu la jeune femme.

Après le dépôt de la plainte, l’agence d’acteurs WME a décidé de plus représenter Justin Baldoni, mais a conservé son contrat avec Blake Lively. Le cinéaste qui ne cesse de se déclarer «féministe», a nié toutes les accusations qu’il a qualifiées de «complètement fausses» et «scandaleuses». Selon son avocat Bryan Freedman, l’actrice Blake Lively s’en est prise à son client dans le but de se poser en victime et ainsi redorer son blason.

De son côté, Blake Lively espère que son action en justice «contribuera à lever le voile sur ces sinistres tactiques de représailles visant à nuire aux personnes qui dénoncent des comportements répréhensibles et à protéger les autres qui pourraient être ciblés», a-t-elle déclaré dans le New York Times.

Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien à l’actrice fleurissent. «En tant qu’amies et sœurs de Blake depuis plus de 20 ans, nous lui apportons notre soutien alors qu’elle se défend contre une campagne présumée destinée à détruire sa réputation», ont écrit sur Instagram, les actrices America Ferrera, Amber Tamblyn et Alexis Bledel, à l’affiche en 2005 de «Quatre filles et un jean», aux côtés de Blake Lively.

Mise à jour le 24 décembre à 11 heures avec davantage de précisions.