Menu
Libération
Documentaire

«Hayao Miyazaki et le Héron», la genèse d’un crépuscule

Article réservé aux abonnés
En salles les 21 et 22 novembre uniquement, le documentaire de Kaku Arakawa, consacré à la création du testamentaire «le Garçon et le Héron», montre avec une transparence rare les échecs et les doutes du maître japonais.
Le film documente l'élaboration du «Garçon et le Héron» (trois mille six cents jours, tout de même). (NHK et Studio Ghibli)
publié le 20 novembre 2024 à 7h17

Depuis combien d’années, Hayao Miyazaki vit-il en compagnie de caméras enregistrant ses faits et gestes, ses doutes comme ses états d’âme ? Avant ce film consacré à la genèse du Garçon et le Héron (trois mille six cents jours, tout de même), il y eut Never-Ending Man (2019), du même Kaku Arakawa, et encore avant cela The Kingdom of Dreams and Madness (2013) de Mami Sunada. Si ces films ne disent pas grand-chose du rapport entre le maître et ses équipes (on l’a toujours dit tyrannique, on n’en voit jamais trace), les manières du réalisateur de Totoro semblent à ce stade n’avoir plus aucun secret, au point qu’on a l’impression de l’avoir vu vieillir devant nous, à cette minuscule table à dessin bardée de feuilles, de notes et de références. Pour la première fois, ici, on le voit échouer. Batailler pendant des semaines sur l’expression d’une petite fille qu’il ne parvient pas à figer. Il n’y arrivera jamais, confiant le fardeau au directeur de l’animation Takeshi Honda. Plus tard, on le découvre, visage crispé, devant des rushs qu’il semble découvrir pour la première fois. L’équipe, embêtée, lui explique qu’il a validé la séquence quelques jours plus tôt. Bien que tout à la gloire de Miyazaki et à l’exceptionnalité de son travail, le documentaire a