Le soft power chinois, comment se porte-t-il ? Plutôt pas mal à en croire Her Story, sa dernière incursion dans les salles françaises. Fini les délires mythologico-propagandistes à budget XXL (Creation of the Gods, 60 millions d’entrées en Chine, passé assez logiquement inaperçu ici), on est cette fois dans la comédie dramatique d’entrée de gamme, ambiance feelgood et sourires tendres mais avec une fiche produit chargée. Outre le fait que le film ait enregistré 77 millions de dollars de recettes en Chine depuis sa sortie en novembre, il est aussi, surtout, vendu comme une petite révolution. Visez bien : un film réalisé par une femme (Shao Yihui, dont c’est le deuxième long métrage après O pour occupé en 2021) qui aborde de manière plus ou moins directe les questions du féminisme, du patriarcat, des violences sexuelles, de l’homosexualité et de la censure. On a même trouvé une étiquette pour coller sur la boîte : c’est le «Barbie chinois», formule reprise à l’envi par les chroniqueurs occidentaux qui n’ont même pas eu besoin de voir le film pour en vanter les mérites – la performance et les chiffres suffisent.
Etat de la presse
A l’écran, une mère divorcée et sa fille, qui emménagent dans un vieil appartement du centre de Shanghai et se lient d’amitié avec une jeune voisine gentiment délurée. S’ensuit une histo