Cherchant à rapporter un téléphone égaré à sa propriétaire, Daphna (Tali Sharon), enquêtrice débarquée de Tel-Aviv dans la campagne israélienne, se retrouve bientôt à la recherche d’Orly, une jeune femme récemment disparue dans l’indifférence de son entourage. Polar caniculaire primé au dernier festival de Reims, Highway 65 joue avec les apparences : le vol de téléphone cache ainsi une affaire plus complexe, nécessitant elle-même de briser la façade de respectabilité de la belle-famille d’Orly, influente et secrète. Dans cette optique, la réalisatrice Maya Dreifuss parvient, pendant un temps, à utiliser à son avantage ce qui pourrait apparaître comme des traits stéréotypés. L’image grisâtre et le flou généralisé des arrière-plans, scories de nombreux thrillers contemporains, composent ici un voile semblable à celui que Daphna entreprend de percer. Ainsi de la présence récurrente de vitres et reflets, notamment dans un plan de l’enquêtrice sur son balcon où le montant d’une baie vitrée au premier plan divise l’image en un cadre clair, enfermant la policière, et l’autre sombre, figurant une part d’inconnu à élucider.
Rebelle et proie
Toutefois, Highway 65 délaisse progressivement le mystère de l’enquête pour tenter de dépeindre plus largement la société israélienne – la question de la place des femmes en particulier se dessine au fil des face-à-face successifs entre Daphna et les autres figures féminines impliquées dans l’affaire. Plusieurs séquences confondent même l’enquêtrice e