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Libération
Sortie ciné

«How to Have Sex», la nuit où tout est bousculé

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Molly Manning Walker filme la virée d’adolescentes façon spring break glauque, et en tire un conte d’avertissement sur le consentement desservi par sa construction approximative.
Tara et ses copines ont volé loin de l’Angleterre pour une semaine de défoulement en Crête. (Nikos Nikolopoulos)
publié le 14 novembre 2023 à 22h10

Girls just want to have fun – and sex. Cyndi Lauper doit pester contre le détournement de l’esprit de son hymne punk-pop à l’œuvre dans ce premier film, à voir les petites filles modernes s’envisager ici comme toujours devant plaire, échapper à la malédiction de la virginité, moyennant l’affichage plus cool et contemporain d’une sexualité libérée quitte à se laisser imposer tout, forcer à n’importe quoi. Tara, 16 ans, et ses deux meilleures copines ont volé loin de l’Angleterre et d’une dernière année de lycée difficile pour une semaine de vacances et de défoulement en Crête, hôtel avec piscine. On laisse les cerveaux au vestiaire, on se sape en fluo moulant, on s’éclate et on branche les garçons les plus proches et de même nationalité.

Sans grand luxe, la résidence décrépie fournit des appartements standards avec miniterrasses, les gueules de bois se jouxtent pour engager la conversation en caleçons de bain ou bikinis. Le soir, activités night-club, binge drinking, danse, puis s’écrouler d’ivresse avant d’avoir pu aller plus loin avec un garçon. Le lendemain, remettre ça, dans cette fatigue incompressible de la jeunesse. Tara est donc encore vierge, a loupé ses examens (pressent-elle), c’est un joli petit lot, visage poupon, potelée, et une voix voilée qui seule esquisse, inquiète des sales lendemains d