«Ce n’est pas facile pour moi d’être là, dans cette bulle d’indifférence, attaque Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés. Ça me paraît surréaliste de voir ces festivités pendant que des enfants sont affamés à mort.» Ce vendredi 23 mai, sous un soleil de plomb, quelques dizaines de personnes se pressent sur la moquette rose du Village international, devant le pavillon palestinien, où est organisée une conférence de presse destinée à honorer la mémoire de la photojournaliste palestinienne Fatma Hassouna et à alerter sur la crise humanitaire en cours dans la bande de Gaza sous blocus israélien.
Dans la clinquante mais feutrée atmosphère cannoise, la cinéaste iranienne Sepideh Farsi a passé la quinzaine à charbonner en sous-marin pour ne pas laisser retomber l’émoi qui a suivi la mort de la jeune Fatem – le surnom de Fatma –, son amie et l’héroïne de son documentaire