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Critique

«Il reste encore demain», un film à la main très lourde

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Auréolé de son succès dans son pays, l’Italie, le long métrage noir et blanc néo-rétro-réaliste de et avec Paola Cortellesi tricote les effets appuyés et le pittoresque transalpin.
Paola Cortellesi dans «Il reste encore demain». (Universal picture)
publié le 12 mars 2024 à 12h14

Les temps sont rudes, presque harcelants, pour les spectateurs conviés sans relâche à se rendre au cinéma comme à un cursus de pop féminisme 1.01. Passer l’exam Barbie avec la moyenne (attention, y avait des pièges !), valider le semestre Pauvres Créatures avec la meilleure volonté du monde, n’autorise pas à s’endormir sur ses lauriers. Prière de trouver dans vos salles un autre film-tour de force où le patriarcat en prend pour son grade et les bons sentiments fleurissent au bon endroit.

Dans l’Italie d’après-guerre, une infirmière survit sous les coups du mari qui la cogne, nourrit la marmaille à la sueur de son front, s’apprête à marier la grande avec un garçon de bonne famille. Dans l’adversité que lui oppose sa prison domestique, Delia s’efforce de mener à bien un projet secret. C’est raconté avec un noir et blanc néo-rétro-réaliste, du hip-hop anachronique à la bande son, dans une veine Ettore Scola qui réconcilie mélodrame et gags de boulevard.

Autrice, réalisatrice et interprète, arrimant le film à sa figure fourbue, Paola Cortellesi explique s’être inspirée des récits de sa grand-mère. Et pour ne pas se complaire dans les scènes de violences con